Tuesday 14 March 2017

Djamila Morani and تفاح الجن



 
تفاح الجن is Djamila Morani's latest work. 'The apple of the Djinn' is a novella, built as a powerful thriller set in 8th century Baghdad. A suspens story that explores the themes of forgiveness versus vengeance, of science versus obscurantism.


Here is a full review in French:

Une des tendances à noter cette rentrée est la place de plus en plus visible de la novella dans la production littéraire algérienne. Entre roman et nouvelle, la novella continue de se développer avec confidence dans un corpus qui explore ce genre hybride depuis toujours avec des exemples notables comme L’escargot entêté de Rachid Boudjedra, déjà en 1977.

C’est dans ce genre que s’inscrit Tufah el-Djinn* (La pomme du Djinn ou la fleur de l’envoûtement) de l’auteure Djamila Morani, juste paru aux éditions El-Muthaqaf.

Une novella construite sur un suspens haletant, autour des thèmes du pardon et de la vengeance, et de la pensée scientifique face à l’obscurantisme.

Nardeen a douze ans lorsqu’une troupe d’hommes s’introduit dans la maison de ses parents et assassinent tous les membres de sa famille. Blottie dans une petite pièce dont l’entrée est cachée, l’âme de Nardeen se remplit des cris et pleurs de ses jeunes frères, et de sa mère.

Pourquoi ces hommes sont-ils venus les assassiner ? Alors que Nardeen hésite à fuir, elle réfléchit aux raisons possibles de ce massacre commandité.

Son père, Hazeer, un traducteur de traités de médecines du persan vers l’arabe, lui-même médecin connu et respecté dans la cours du calife Haroun Rachid durant la période Abbasside à Bagdad, avait refusé depuis longtemps de s’installer dans le palais et de travailler directement pour le calife. Le dernier manuscrit qu’il a traduit aurait-il causé la fureur d’un des membres de sa cours ?

Nardeen était l’élève préférée de son père, ébahie par la mémoire visuelle de sa fille à qui il suffit de lire une seule fois pour tout retenir. Même si l’accumulation de ce savoir ne permettrait pas à sa fille de pratiquer la médecine ou même d’enseigner car c’est une femme, Hazeer avait toujours mis tous ses manuscrits à la disposition de sa fille, à qui il a enseigné le farsi, l’assyrien et la médecine.
Incapable de rester cachée plus longtemps, Nardeen sort et suit le son des hommes qui sont en train de piller leur bibliothèque. Elle reconnait l’ami intime de son père, El-Asly. Battue jusqu’au coma, elle se réveillera dans un hôpital où le grand médecin Maître Isaac pratique et enseigne.

Elle fait alors face à deux choix, se laisser mourir pour rejoindre les siens et échapper au destin qui l’attend une fois vendue sur le marché aux esclaves, ou se remettre et retrouver Al-Asly et comprendre les raisons du meurtre des siens. Et les venger.

Entre thriller et crime fiction avec tous les ingrédients d’un roman historique, Djamila Morani a tissé une intrigue captivante.

En parallèle de l’aspect divertissant de cette novella, Tufah el-Djinn soulève des questions critiques sur la place du pardon et de la vengeance dans une société où la justice ne fonctionne pas, et dans un environnement où règne l’instrumentalisation du savoir scientifique à des fins obscurantistes.
Autant de réflexions clairvoyantes explorées par un texte qui confirme le talent de cette jeune auteure qui avait publié un premier roman, La couronne du péché (تاج الخطيئة), en 2015 aux éditions MIM.

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*Tufah el-Djinn de Djamila Morani, éditions El-Muthaqaf, septembre 2016, pp 128.
http://www.tsa-algerie.com/20161117/tufah-el-djinn/

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